Le Flying Project d'Anne Cazaubon

Le Flying Project, c’est du street art, encore mieux, du sweet art! C’est une manière de suspendre le temps, de partager la beauté du monde et de savourer la vie. C’est de la méditation inconsciente!

Anne Cazaubon est une artiste humaniste (au parcours passionnant… je vous dévoile ses autres aventures dans son Portrait, il y a tant de choses à raconter!) et l’une de ses qualités premières est la générosité. A travers le Flying Project, elle offre aux passants un moment fort en émotions et c’est un merveilleux cadeau. Elle crée une bulle dans laquelle chacun peut y trouver Sa forme de bien-être. En s’adressant à l’Humain, elle rend son geste universel, peu importe la culture, les croyances, la langue que vous parlez, la magie opère. En nous touchant au coeur, elle nous reconnecte avec l’enfant que nous sommes restés au fond de nous et dessine des sourires qui perdurent bien au-delà de sa performance artistique.

C’est où, quand, comment?

Les papillons du Flying Project

Anne nous donne rendez-vous sur Instagram et Facebook (chacun son clan, vous pouvez même cumuler! #flyingproject) et arrive, à l’heure H., en silence, coiffée d’une superbe couronne de fleurs naturelles* avec son large sourire et sa hotte de confettis. Elle s’installe alors au-dessus de la bouche de métro du lieu qu’elle a soigneusement choisi et libère au compte-gouttes ses coeurs.étoiles.papillons (c’est selon) en papier biodégradable. Ils volètent, tourbillonnent, puis s’élèvent dans le ciel. Ils colorent la ville lumière, effleurent les façades d’immeubles, les arbres, le mobilier urbain, contrastent avec les nuages, jouent avec nous. Le temps s’arrête. Il ne reste de la place que pour l’émerveillement.

Les effets du Flying Project

 

Attirée par ce flux continu de papiers colorés, la foule grandit au fur et à mesure de la performance et il faut du temps, après le lâcher du bouquet final, pour que les gens se dispersent.
Les enfants ramassent les confettis sur le sol et prolongent le jeu encore et encore. Les plus grands en glissent discrètement quelques-uns dans leurs poches, en souvenir. Tout le monde est joyeux, apaisé, sous le charme. On échange entre inconnus cette joie qui nous a cueillis. Les amoureux s’embrassent. On se sourit et on rit. C’est la Vie.

On retrouve les habitués aussi car la magie ne s’altère pas au fil du temps, bien au contraire. Tout d’abord, l’émotion est si agréable que l’on en redemande, encore et encore. Et puis chaque nouveau rendez-vous a sa propre singularité. Chaque Flying Project est unique et c’est si beau qu’on a envie de les collectionner. A la question: quelle est votre addiction? Vous répondrez: Moi? Je me shoote aux confettis! 100% naturel (et biodégradable!), aucun effet indésirable, hautement recommandable de 7 à 77 ans!

Je n’ai qu’un conseil à vous donner: tentez l’expérience! Je suis sûre que vous ne serez pas déçus. Pour ceux dont un (petit) passage à Paris n’est pas possible, je n’ai qu’une vœu, que le Flying Project voyage jusqu’à eux… Anne serait ravie de semer son art au-delà de notre capitale, alors, qui sait, d’autres villes l’accueilleront bientôt peut-être, c’est tout ce que je NOUS souhaite!

Reprenons l’histoire depuis le début

L’éclosion, le pourquoi du comment… c’est toujours fascinant de comprendre le mécanisme des choses qui nous émeuvent. Comme une bonne recette se compose de plusieurs ingrédients, le Flying Project est né d’une combinaison d’évènements.

Des entrailles de la Terre…

Après avoir répandu sa poésie dans le monde souterrain avec ses textopolitains (découvrez tous les détails dans son Portrait), Anne a eu envie de retrouver la surface. A l’image de l’oiseau qui déploie ses ailes, elle a pris son envol sans renier ce cher métropolitain: le souffle des bouches de métro lui sert à propulser ses confettis. Tout un symbole!

Flying Project devant le Moulin Rouge

… à l’immensité du ciel

L’idée lui a d’ailleurs été inspirée par la murmuration des étourneaux, cette fameuse nuée de plusieurs centaines voire milliers d’oiseaux qui, au crépuscule, entre novembre et février, volent aussi harmonieusement qu’un corps de ballet. Ce délicat mouvement servirait en fait à transmettre de proche en proche les informations nécessaires à la survie du groupe. C’est absolument sublime à observer, la magie de la nature. La légèreté des confettis d’Anne, la puissance variable du souffle de la bouche de métro et les aléas météorologiques, tout est là pour reproduire ce curieux et aléatoire phénomène et ainsi véhiculer un certain art de vivre

La poésie comme réponse à la guerre

L’art comme inspiration

A cette première source d’inspiration s’ajoute celle d’une pièce de théâtre** qui a mis en scène l’horreur de la guerre en diffusant, via des ventilateurs, une pluie de paillettes rouges. Une traduction de l’effroyable réalité pour que seule l’émotion passe, comme filtrée de toute la monstruosité de son sujet.
Anne qui aime tant les paillettes y a vu un signe, mais c’était alors sans savoir qu’à son tour, elle déploierait sa poésie face à l’atrocité.

Le coeur qui parle

En effet, après les attentats du 13 novembre 2015, Paris est en deuil. Nombreux sont ceux qui viennent se recueillir près des lieux où tant de personnes ont perdu la vie et notamment, devant le Bataclan, la salle de spectacles près de la place de République. C’est à la fois si réel et si incompréhensible. C’est un choc immense pour tous, auquel chacun répond à sa manière.
L’âme d’artiste d’Anne va la guider jusqu’à la place avec sa hotte remplie de coeurs rouges et une simple affiche sur laquelle elle a noté « Haut les coeurs », comme un mantra pour ne pas céder à la peur et l’immense tristesse dans laquelle nous sommes tous plongés.

Le vent, ce jour-là décidera de porter les coeurs jusqu’au Bataclan, comme un élan d’amour pour toutes ces personnes dans la peine. D’ailleurs, certains, intrigués, suivront les coeurs qui volent dans le ciel et retrouveront Anne en train de distribuer cette vague d’émotions emplie de chaleur humaine et de réconfort. De l’horreur peut naître le beau. Bien évidemment, l’un n’empêche pas l’autre mais il peut aider à le supporter, il peut contribuer à retrouver la force de se battre. Et parce qu’ensemble, nous sommes plus forts, partager notre peine et ce message de paix contribuent à aller de l’avant et croire en l’avenir.
Les confettis d’Anne avaient pour vocation de faire du bien. N’était-ce pas le moment idéal pour redonner un peu de baume aux coeurs et vivre ensemble un moment à la fois fort et doux qui prouve que si l’Humain est capable du pire, il sait aussi engendrer le meilleur.

Zéro empreinte écologique, 100% émotions

Faire du bien à l’Humain tout en prenant soin de la Planète, car l’un ne va pas sans l’autre, la démarche d’Anne Cazaubon est complètement écologique.

Le Flying Project, du papier biodégradable

Les confettis qu’elle utilise sont biodégradables. A la première pluie, ils se désagrègent, il n’est pas donc pas nécessaire de les ramasser et ils ne polluent pas notre environnement. Au mieux, certains échapperont, pendant quelques jours, aux gouttes d’eau, ce qui permettra – durant cette courte période – d’avoir, au détour d’une rue, une pensée pour ce moment suspendu ou, comme une charmante personne me l’a dit, de rêver encore un peu…
En se servant de l’air propulsé par les bouches de métro, aucune énergie n’est dépensée pour la performance. Au-delà du lien qu’Anne a créé avec ce monde souterrain, il y a cette volonté de ne pas nuire à notre planète.

Cette très belle initiative est donc bénéfique à tous, même à Dame Nature.

L’envers de la féérie

Si le concept parait simple, je dis bien « parait » car encore faut-il en avoir l’idée, n’est-ce pas?, il en est tout autre de sa réalisation.

En effet, la magie, ça se prépare!

La star du Flying Project : les confettis

Il y a bien évidemment le choix du fournisseur, il faut ensuite déterminer avec lui les possibilités en termes de formes et de couleurs. Par exemple, Anne rêverait de pouvoir lancer des paillettes biodégradables – ne serait-ce pas le summum de la « joyeuserie » qu’elle insuffle au cours de ses performances? – oui, mais voilà, c’est techniquement faisable, notamment aux Etats-Unis mais à des coûts encore très élevés. Quand on sait qu’elle libère environ 10 kg de confettis à chaque Happyning (oui, c’est comme cela qu’elle les appelle), vous vous doutez bien qu’il faut faire certains compromis. Mais qui sait, si son sweet art se développe, le rêve pourrait devenir réalité.

Soigner le décor

Outre ces considérations, il existe 2 étapes cruciales dans la réussite du Flying Project.
La première est le repérage des lieux. Non seulement l’air qui s’échappe des bouches de métro est différent de l’une à l’autre mais parfois aussi d’un jour à l’autre, ce qui rend plus compliqué le travail d’Anne. Elle choisit donc le lieu selon:
l’emplacement de la bouche de métro (République pour la symbolique, mais aussi Pigalle avec le Moulin Rouge en fond de scène ou encore Montmartre pour son romantisme). Certains endroits se prêtent mieux à une démonstration nocturne, d’autres diurne. Il faut adapter le décor à la situation.
la régularité du souffle, essentielle pour que les confettis puissent rejoindre les étoiles.

Les vertus du travail

Dernier point et non des moindres, le brassage. Le papier hydrosoluble est compacté pour être découpé, il faut donc ensuite détacher les confettis pour faciliter leur envol et éviter l’effet « paquet ». Brasser le papier pour lui rendre sa légèreté nécessite de longues heures de travail. En effet, il faut compter environ 1 heure par kilo… donc pour les 10kg utilisés à chaque Flying Project, il faut s’y prendre un peu à l’avance.

Car, derrière la Magie, il y a toujours un travail minutieux et impliqué. C’est une chose qu’on aime oublier et qu’il est bon de rappeler. La joie, il ne faut pas attendre qu’elle vienne jusqu’à nous comme un cadeau auquel on aurait droit. Il faut la construire, la fabriquer et ne prend-elle pas toute sa valeur en résultant d’un travail bien fait? Car Faire, c’est déjà du Bonheur.

Alors, on se retrouve à son prochain Happyning?!

*La couronne de fleurs est réalisée par Baptiste de chez Woody Poppy. Ce jeune homme voit la vie en fleurs. Je l’ai rencontré et vous raconte ça très bientôt.

** Quelle pièce? Woyzeck de Georg Buchner, mis en scène par Jean-Pierre Baro.

 

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