Pourquoi voir toujours le côté négatif des choses, elle a aussi du bon, cette bonne vieille curiosité. C’est qu’elle n’est pas toute jeune, mais elle résiste au temps qui passe. Bien scotchée dans nos ADN, elle se transmet de génération en génération, de civilisation en civilisation même. Elle se niche partout, pour le meilleur et pour le pire. Curiosité… d’esprit (= ouverture au monde, tendance exploratrice) ou mal placée (= mêle-toi de tes oignons!), elle est tout autant source d’inspiration que de jalousie, alors ne l’accablons pas trop et laissons lui sa chance. La preuve par l’exemple.
Chapitre 1: la version hivernale
C’est l’hiver, il fait froid, la nuit tombe alors qu’on est encore en plein milieu de la journée, c’est alors que la lumière artificielle entre en scène (celle qui, la plupart du temps, nous fait un teint jaune/gris/vert… tellement seyant) et là, en plein drame, il y a la consolation. Emmitouflés* dans votre manteau, vous arpentez les rues, quand soudain, une fenêtre s’éclaire au deuxième étage. Attiré comme un papillon par la lumière, votre regard plonge dans le salon de parfaits inconnus. Ah, tiens, la moulure est jolie. Par contre, le lustre, quelle horreur! C’est étrange d’avoir mis le canapé de ce côté-là. Pas mal cet immeuble, j’aimerais bien voir ce que ça donne au 5ème.
A ce stade, deux options s’offrent à vous: passer directement au chapitre 3 ou si, comme moi, vous pratiquez en toutes saisons, lire le deuxième chapitre, il se pourrait que vous soyez concernés 😉
Chapitre 2: sous la chaleur de l’été
C’est l’été, il fait chaud, très chaud, les fenêtres sont grandes ouvertes et il fait jour tard, notre regard dévie du trottoir fumant. Oui, car ayant « bu le soleil » toute la journée, le macadam se met en mode radiateur pour nous rappeler que :
1. nous étions coincés au bureau alors qu’il fait un temps de rêve
2. la clim dudit bureau va cruellement nous manquer à la maison
3. vivement les vacances, plus que 3 interminables semaines à patienter (autant dire, une éternité!)
C’est alors qu’on aperçoit la faience orange vif de la cuisine de cet appartement du rez-de-chaussée. Ah oui, quand même, fallait oser, ça attaque un peu la rétine, non?
Ou, autre étage, autre rue, autre scène, nos yeux tombent sur ce couple qui s’apprête à prendre un verre bien frais sur leur (mini) balcon. Le rêve de tout parisien – et par extension, de tout être humain 😉 n’est-il pas d’avoir un espace, aussi infime soit-il, pour profiter du soleil tranquillement installé chez soi?
Chapitre 3 : Hiver vs Été : bonnet blanc et blanc bonnet
Que celui.celle qui n’a jamais jeté de coup d’oeil plus ou moins furtif dans les appartements donnant sur rue, me jette la première pierre. Oubliés les doigts congelés, les relents de transpiration dans les transports, les courses à faire ou le dossier à boucler avant demain, pfffft, envolée la crise de nerf du petit dernier ou la présentation ratée de la réunion de 15h, ça y est, vous êtes soit en mode je rêve ma future vie, soit en version je jette mon fiel pour oublier ma journée de merde. Dans tous les cas, votre vie est en sourdine et vous vous sentez mieux.
C’est presque jouissif (bon, n’exagérons rien, quand même) de se glisser chez les autres sans y être invité, de les voir vivre, le temps d’un instant. Une forme acceptable de voyeurisme, tout juste suffisante pour satisfaire notre curiosité sans pour autant nous donner mauvaise conscience (the perfect mix). D’où vient le concept de Loft Story ou la vie dans le château de la Star Ac’, à votre avis? (#team Papi-Mamie, bienvenue les amis).
Allez, avouez, ne vous êtes-vous jamais retrouvé le museau collé à la vitre sur la ligne 6 du métro parisien (celle qui sort des entrailles de la Terre); ou comment faire d’une pierre, deux coups: admirer la Dame de fer ou le street art du 13ème arrondissement et avoir une vue imprenable sur l’intérieur des appartements situés… juste à la bonne hauteur!
Mais aucunement besoin de vivre dans la sacro sainte capitale pour profiter des bienfaits de la curiosité, ça marche, tout aussi bien, dans n’importe quel lieu « urbanisé » (histoire de trouver l’ingrédient indispensable: le home sweet home du fameux inconnu) et avec tous les types de transports; bus, TER et même voiture (si, si, pour le conducteur aussi, les feux rouges, ça n’est pas fait pour les chiens), tout le monde peut jouer.
Instant volé, moment suspendu dans une vie très (trop?) chargée, critique acerbe qui ne fera de mal à personne (profitez-en, vous avez le droit), ou petit morceau de rêve par procuration, tout est possible et c’est gratuit en plus ;))
Vive la curiosité. CQFD.
>> Pour varier les plaisirs, retrouvez cet article en audio sur mon compte Soundcloud LivLee blog, oui, LivLee vous parle aussi!
* Tout est au masculin… universel. Hommes + Femmes, allez hop, tout le monde dans le même sac.
4 Comments
Angelika
Moi qui prend la 6 tout les jours je confirme surtout l’hiver je regarde dans les appartements 😂 L’été je regarde plus dans la rues et parfois sur les balcons 😊Mais je suis la première à adorée regarder l’intérieur de chez les gens .
Mila
^-^ On s’inspire les uns des autres et c’est ce qu’on appelle une win-win situation 😉
Sylviane
Moi aussi je suis de ces curieuses… Jeunes nous habitions rue Paul-Bert avec un vis-à-vis extrêmement varié et un jour je me suis fait prendre un plein délit de zyeutage. Je me suis reculée de la fenêtre comme une voleuse !
Mais je continue à voler …
Mila
^-^ Oh, je vois bien de quoi tu parles! Mais la tentation est si grande, comment y résister 😉 Et surtout, ça ne fait de mal à personne, alors il n’y a aucune raison de s’en priver!